Présentation de la stratégie globale de Publiez Ce Que Vous Payez – 2020-2025

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Nous sommes de simples militants de terrain face à une des industries les plus puissantes au monde. Et contre tout attente, notre mouvement compte de grands succès à son actif et continue de grandir.

En 15 ans, la poignée de militants de la société civile que nous étions est devenue une coalition mondiale rassemblant 700 organisations membres dans plus de 50 pays, de l’Australie à la Zambie. PCQVP représente des milliers de personnes désireuses de voir le secteur des ressources naturelles, qui génère des centaines de milliards de dollars, s’engager davantage en faveur des citoyen.ne.s.

Notre force réside dans notre diversité. Nous sommes présents à tous les échelons du secteur extractif. Ces derniers mois, j’ai eu l’occasion de rencontrer des membres de PCQVP habitant à proximité de mines à ciel ouvert en Guinée qui ont uni leurs efforts pour exiger une plus grande contribution des mines à l’économie locale. Et j’ai rencontré des avocats en Mongolie qui attaquent l’État en justice parce qu’il a dérogé à ses propres lois sur l’industrie minière. Ensembles et soudés, nous sommes plus forts.

Nous avons apporté de la transparence dans un secteur caractérisé par le sceau du secret et la culture de l’opacité. Nous avons joué un rôle central dans la mise en place de l’Initiative sur la transparence dans les industries extractives (ITIE), grâce à laquelle plus de 50 pays rendent aujourd’hui publics 2000 milliards de dollars de revenus issus de l’extraction. Plus de 30 pays, de l’Union européenne au Canada, ont adopté des lois qui contraignent les entreprises du secteur à divulguer les montants qu’elles versent aux États.

Il s’agit aujourd’hui de continuer sur notre lancée pour augmenter l’impact de nos actions et continuer de renforcer notre mouvement. Et c’est précisément l’esprit de la stratégie globale 2020-2025.

Dans les sondages, réunions et webinaires organisés au cours des dix-huit derniers mois pour discuter de nos orientations futures, vous avez proposé que nous intéressions d’encore plus près à l’économie mondiale de l’extraction, que nous renforcions notre expression collective et que poursuivions notre combat pour plus de transparence, de participation citoyenne et de partage de l’information.

La nouvelle stratégie définit la marche à suivre. Elle comprend trois évolutions majeures.

La première : une attention plus grande portée à la participation citoyenne et au partage d’informations.
La transparence, bien que cruciale, ne suffira pas à faire advenir les changements nécessaires dans le secteur extractif. Nous n’allons pas cesser de réclamer la divulgation de plus d’informations, et de meilleure qualité. Mais nous réfléchirons de plus en plus à la manière de donner aux citoyens, en particulier aux plus marginalisés, les moyens de s’exprimer et de faire entendre leur voix dans la prise de décisions qui affectent leur quotidien. Une tâche d’autant plus vitale dans les pays où l’espace dévolu à la société civile se réduit et doit plus que jamais être défendu.

La deuxième : l’exigence de nouvelles formes de partage des informations.
La transition vers une économie décarbonée et les conséquences socio-environnementales de l’extraction exigent de nouvelles formes de partage d’informations de la part des entreprises et des États. Dans certains pays riches en énergies fossiles, les rendements financiers peuvent être moins importants que par le passé. Pour d’autres, l’économie décarbonée offre de nouvelles possibilités : ainsi, le cobalt et le cuivre de RDC sont amenés à devenir des composants essentiels pour les voitures électriques.
Ces tendances vont profondément affecter le secteur extractif. Nous devons donc avoir une longueur d’avance pour réclamer la transparence dans ces nouveaux domaines.

La troisième évolution – le cœur de la stratégie – est de nous doter de quatre nouveaux objectifs collectifs et globaux.

Notre premier objectif pour le mouvement est d’exiger plus d’informations, et de meilleure qualité. Ce qui implique de poursuivre le combat pour la transparence et d’aller plus loin encore en prenant en compte les besoins de tou.te.s les citoyen.ne.s.
Le deuxième objectif est celui de l’influence. En d’autres termes : mettre à profit les informations obtenues pour faire advenir les changements que nous désirons.

Le troisième est de nous faire entendre. Nous voulons augmenter la participation citoyenne dans la gouvernance des ressources naturelles partout où nous sommes présents.

Et le quatrième est d’être plus connectés. Cela passe par la consolidation de notre mouvement : tisser des liens plus étroits entre nous et devenir plus englobants, plus efficaces et plus percutants dans nos actions collectives.

Et ensuite ? Le Conseil mondial et le Comité de pilotage d’Afrique ont approuvé la stratégie, et nous espérons l’adopter ensemble lors de notre assemblée mondiale au Sénégal en janvier.

Forts de vos contributions, nous traduirons ensuite la stratégie en un ensemble de priorités stratégiques pour les cinq années à venir.

Les défis qui nous attendent sont considérables, mais nous avons assez de talent, de force et d’engagement pour y faire face. Le monde n’en a jamais eu autant besoin. A très vite pour une nouvelle page à écrire ensemble.

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