Un dirigeant de la société civile et défenseur des droits humains attaqué en Guinée équatoriale

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Des agents de sécurité en civil en Guinée équatoriale auraient sévèrement battu et poignardé Alfredo Okenve, activiste de premier plan de la société civile et vice-président du Centre d’études et d’initiatives pour le développement (CEID). Okenve a déclaré que les hommes l’ont forcé à descendre de sa voiture sous la menace d’une arme le 27 octobre et ont mené une attaque prolongée sur sa personne avant de le laisser sur un terrain abandonné.

PCQVP se joint à d’autres organisations internationales, notamment Amnesty International, CIVICUS et Human Rights Watch, pour condamner fermement cette agression brutale.

« Alfredo Okenve est un éminent militant anti-corruption et défenseur des droits humains dans la promotion de la bonne gouvernance, y compris dans le secteur extractif. Lui et le CEID ont le droit de s’acquitter de cette tâche importante sans entrave », a déclaré Elisa Peter, Directrice exécutive de PCQVP.

Le gouvernement de la Guinée équatoriale n’a pas répondu aux demandes d’information sur les plaintes. Alfredo Okenve a déclaré que les assaillants semblaient viser son frère Celestino, chef d’un parti politique de l’opposition, mais il a continue d’être l’objet de coups meme apres avoir confirmé son identité. Il s’agit de la dernière d’une série d’agressions et de harcèlements qu’il a subies par les autorités.

La Guinée équatoriale a tenté à deux reprises de rejoindre l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) – une initiative multipartite de premier plan pour la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur des industries extractives – mais leurs applications en 2010 et en 2014 ont été rejetées en raison de mesures répressives injustifiées contre les activistes de la société civile, dont Alfredo Okenve qui a été arrêté arbitrairement en 2017. Cela a également abouti à la suspension de l’organisation d’Alfredo Okenve en 2016.

Le pays demande pour la troisième fois de rejoindre l’ITIE cette année, condition préalable pour que le Fonds monétaire international (FMI) envisage d’octroyer un prêt au gouvernement. Nous demandons instamment à l’ITIE de ne considérer cette nouvelle demande que si le gouvernement de la Guinée équatoriale s’occupe sérieusement et systématiquement des problèmes d’espace civique et s’il traduit en justice les responsables de l’attaque récente sur Alfredo Okenve. Nous appelons également les sociétés pétrolières opérant en Guinée équatoriale – en particulier celles membres du conseil d’administration de l’ITIE – et les autres sociétés qui soutiennent l’ITIE, de dénoncer immédiatement cette attaque comme inadéquate pour un pays souhaitant rejoindre l’initiative.

«Alors que PCQVP se félicite des efforts d’adhésion à l’ITIE, la répression constante en Guinée équatoriale suggère que le gouvernement manque d’engagement sincère envers les principes de transparence, de participation et de responsabilité dans la gouvernance de leurs richesses pétrolières», a déclaré le Président du Comité de Pilotage Afrique de PCQVP, Tiémoko Sangare. «Au moment où le pays présente une nouvelle demande d’adhésion à l’ITIE – bien que liée aux conditions d’octroi d’un prêt du FMI – le gouvernement enfreint manifestement la norme ITIE, qui l’oblige à créer un environnement favorable pour la société civile. PCQVP appelle la Guinée équatoriale à s’engager en acte et en parole à la norme ITIE, en commençant par permettre aux acteurs de la société civile de jouer leur rôle de contrôle sans se soucier d’abus. Nous poursuivrons notre soutien pratique et moral à la société civile du pays – et à tous les autres pays où les membres de PCQVP sont victimes de répression – dans leurs efforts pour que les ressources naturelles soient utilisées au profit de tous les citoyens.»

Signé par

Article 19

CIVICUS

EG Justice

Global Witness

Hunan Rights Watch

ICAR

NRGI

Oxfam America

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