Le ROTAB plaide pour la création du fonds pour les générations futures au Niger

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« Les ressources naturelles sont épuisables, pensons aux générations futures ! ».

Tel est le principal message que le Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB PCQVP-NIGER) a transmis aux populations des zones minières du Nord du pays, à savoir Tahoua, Agadez et Arlit, la localité qui abrite les deux plus grandes mines d’uranium exploitées par les filières du groupe AREVA.

Le ROTAB mène actuellement une campagne nationale de plaidoyer en vue de la création au Niger du Fonds pour les Générations Futures (FGF).

Sensibilisation des Citoyens sur la Création du Fonds pour les Générations Futures: Images d’Agadez, Tahoua et Arlit.

 

 

 

 

Cette campagne se justifie selon Monsieur Abdoulaye Seydou, Chargé de Programme au ROTAB, par le fait que la Constitution du Niger a prévu la création d’un tel fonds en son article 153 qui précise que « L’Etat veille à investir dans les domaines prioritaires, notamment l’agriculture, l’élevage, la santé et l’éducation, et à la création d’un fonds pour les générations futures ». Cinq années après l’entrée en vigueur de la Constitution du 25 novembre 2010, ce fonds n’a toujours pas été créé. Pour Abdoulaye Seydou, le démarrage de la production pétrolière en novembre 2011 est une opportunité pour le Niger de commencer à épargner et investir les revenus issus de ce secteur. Au cours des différentes conférences organisées par le ROTAB, Dr. Boubacar Hassane, constitutionnaliste, a expliqué que la création du FGF ne doit pas être soumise à la volonté du gouvernement. « C’est même une obligation constitutionnelle et le gouvernement doit s’y conformer en vertu de l’Etat de droit et du principe de bonne gouvernance.

Mais pourquoi le FGF n’est pas mis en place en dépit des multiples appels des organisations de la société civile et même de certains parlementaires ?

En 2013, des députés membres du Réseau Parlementaire sur la Gouvernance des Industries Extractives, a même effectué une mission au Ghana en vue de s’inspirer de l’expérience de ce pays sur les mécanismes de création et de gestion d’un fonds souverain.

Au Niger, il existe des réticences de la part des partis politiques au pouvoir et même de la part de certains citoyens sur l’opportunité de ce fonds. Pour les tenants du pouvoir, la création du FGF pourrait réduire la capacité du gouvernement à réaliser son programme politique en le privant d’une partie des recettes minières et pétrolières. Pour certaines personnes, il faudrait d’abord satisfaire les besoins des générations actuelles avant de penser aux générations futures. Ils soutiennent également que le meilleur investissement pour les générations futures consiste à allouer des ressources financières adéquates aux secteurs sociaux notamment l’éducation, la santé et les infrastructures.

Pour vaincre toutes ces réticences et appréhensions, le ROTAB a élaboré un document de plaidoyer ainsi qu’un effort de sensibilisation directement avec les citoyens à travers des caravanes avec pour but d’expliquer la nature et les mécanismes de fonctionnement d’un fonds souverain.

Pour Madame Ousmane Naomi, Vice Coordinatrice du ROTAB, le manque d’enthousiasme pour l’institution du FGF de la part du gouvernement et d’une partie de l’opinion trouverait sa source dans la méconnaissance de la nature de ce fonds. « Le FGF ne consiste pas à thésauriser les recettes des industries extractives. Il s’agit d’investir une portion infime des revenus qui va générer des intérêts à long terme et constituer une réserve de devises après l’épuisement des gisements » explique Madame Ousmane qui au passage, cite l’exemple de la Norvège où les revenus générés par le Fonds souverain sont aujourd’hui supérieurs aux recettes pétrolières.

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